Portrait – 8e épisode
Tout (ou presque) ce que vous avez toujours voulu savoir sur…
Agnès Le Lannic
sans jamais oser le demander… !!
A quel âge as-tu débuté le tennis de table ? A 6 ans, dans le garage de mes parents. Et après, dans le club familial de mes parents, de mes frères, à 7 ans. C’était à côté de Laval. Je suis de Mayenne.
Quels revêtements utilises-tu ? J’ai pas trop le droit de le dire, mais j’le dis quand même ! Donc, un Tenergy Butterfly en coup droit et un picot extra long dans le revers, pour défendre. J’essaie un bois Stiga actuellement. Mon partenaire est Wack Sport depuis le début de ma carrière.
Quels sont tes points forts au tennis de table ? Point fort : davantage la défense. La variation de balles molles et de balles coupées. Donc, aussi, les services et l’enchaînement service / frappe derrière le service.
As-tu toujours joué en défense ? Non, jusqu’à 13 ans, j’ai joué en attaquant. J’ai été Championne de France Cadettes en attaquant. En fait, comme je reculais beaucoup et que j’avais toujours peur, on m’a dit : « Tu as de bonnes qualités physiques, on essaye la défense. » J’ai adoré, je me suis éclatée et j’ai continué à m’éclater ! Ce système de jeu, c’est passionnant. Tu peux varier, attaque, défense, tu peux jouer tactique, tu peux faire faire la faute à l’adversaire. C’est ce côté-là qui m’intéressait vraiment le plus.
Quel a été ton meilleur classement mondial ? Par équipes, on a fait 3es aux Championnats du Monde et, individuellement, j’étais N° 46 Mondial.
Quel est le titre ou le fait d’armes dont tu es la plus fière ? Alors, c’est pas une médaille, c’est un quart de finale au Championnat d’Europe en simple, parce qu’à l’époque, pour les filles, c’était compliqué d’avoir une médaille car il y avait beaucoup de Chinoises qui étaient naturalisées. Je ne pensais pas atteindre ce niveau-là et j’en suis assez fière. Et puis, c’est pas forcément un titre non plus, mais c’est l’ensemble de tous mes titres en championnat par équipes. 15 fois Championne de France par équipes ! J’ai fait preuve de continuité. C’est souvent facile de monter ou d’avoir un titre, mais le plus dur, c’est de durer 20 ans. J’ai de plus été Championne de France avec différentes équipes en devant, à chaque fois, construire une cohésion d’équipe.
Quel est ton meilleur souvenir de pongiste ? C’est mon expérience en Chine. Dans la culture chinoise, c’est un peu « Marche ou crève. » Tu découvres qu’on n’a vraiment pas du tout la même culture que les Chinois. Ils commencent à 3 ans, 4 ans. Dès cet âge, des contrats sont passés avec la famille et, si, à 10 ans, l’enfant n’a pas fait de résultats, la famille doit rembourser la fédération chinoise. Donc, les parents mettent la pression à l’enfant. Évidemment, la méthode chinoise donne des résultats, mais on n’imagine pas tout ce qu’il y a derrière. Moi, je préfère être française, peut-être un peu moins forte, même largement moins forte, mais en tout cas être française !
Quel est ton pire souvenir de pongiste ? Mon pire ? Alors, je vais être dure avec mon père. On avait une compétition individuelle le 2 janvier et je me le rappellerai toujours car c’est la seule fessée qu’il m’a donnée ! On avait fait la fête le 31 décembre et je n’ai pas réussi à me contrôler. J’ai lancé ma raquette. Je l’ai fait une fois dans ma vie et cette seule fois m’a servi de leçon. Mon père m’a donné une fessée et cela m’a marquée à vie. Le respect du matériel, le respect des autres, c’est la base.
Quel regard portes-tu sur le tennis de table féminin ? Oh là ! On peut en parler des heures ! Il y a eu quelques bons éléments il y a quelques années, notamment la génération d’avant. Actuellement, il y a 2, 3 joueuses qui peuvent être dans les 100 premières mondiales, mais il y a tout à construire. Déjà la détection, faire en sorte que toutes les tables soient accessibles aux filles, leur donner les conditions, s’occuper d’elles par un entraînement de qualité dès le plus jeune âge. Et après, derrière, il y a vraiment tout un suivi à faire avec une personnalisation de l’entraînement. Il y a des spécificités féminines. Il faut aussi leur donner l’envie, leur donner le droit de rêver à une équipe de France, le droit de rêver à être plus forte. Elles sont aussi fortes que les gars. Le souci, c’est qu’on ne croit pas en elles, et elles-mêmes ne croient pas en elles ! Il faut leur donner confiance, une cohésion d’équipe et ce, à tous les niveaux, au niveau de l’entraînement en club, au niveau des comités, des ligues, et de la fédération bien sûr. Tous ensemble pour penser le très haut niveau au féminin !
Combien de temps comptes-tu jouer encore au haut niveau ? Tant que je me fais plaisir, tant que la santé va et tant que mon travail me le permettra, eh bien, j’essaierai encore de faire rêver, en tout cas, de donner goût aux jeunes de pratiquer le tennis de table !
Portrait chinois d’Agnès :
Si j’étais un animal, je serais… une lionne. Le lion, c’est mon signe astrologique et je pense que cela me correspond bien.
Si j’étais une fleur ou une plante, je serais… une rose, avec des épines surtout.
Si j’étais un arbre, je serais … un cerisier.
Si j’étais une couleur, je serais… le rouge.
Si j’étais un bruit ou un son, je serais… une musique de Sinéad O’Connor.
Si j’étais une pierre (précieuse ou pas), je serais… un diamant.
Si j’étais un métal, je serais… l’acier.
Si j’étais un des quatre éléments (le feu, l’air, l’eau et la terre), je serais… la terre, pour avoir les pieds sur terre.
Si j’étais une odeur, je serais… l’odeur du chocolat chaud.
Si j’étais une saveur, je serais… la fraise.
Si j’étais un plat cuisiné, je serais… des sushis.
Si j’étais une boisson, je serais… de l’eau.
Si j’étais une chanson, je serais… une chanson de Sinéad O’Connor ou Tina Turner, tout ce qui a du punch !
Si j’étais un groupe de rock (ou autre), je serais… Queen avec Freddie Mercury.
Si j’étais un acteur (une actrice), je serais… Sophie Marceau. Elle est trop belle.
Si j’étais un film, je serais… « Le Cercle des poètes disparus » de Peter Weir.
Si j’étais une émission ou une série de télévision, je serais… Koh Lanta. J’étais qualifiée mais j’ai refusé.
Si j’étais un livre, je serais… « Jamais sans ma fille » de Betty Mahmoody.
Si j’étais un jeu, je serais… Trivial Pursuit.
Si j’étais une ville, je serais… Laval, où je suis née.
Si j’étais une oeuvre d’art, je serais… « La Nuit étoilée » de Vincent Van Gogh.
Si j’étais un personnage historique, je serais… Napoléon Bonaparte.
Si j’étais un des sept péchés capitaux (l’orgueil, l’avarice, l’envie, la colère, la luxure, la paresse, la gourmandise), je serais… la gourmandise.
Si j’étais l’homme idéal, physiquement parlant, je serais… Ca n’existe pas ! Tu me poses une colle. En fait, Jean-Philippe Gatien, à l’époque de sa gloire !
Si j’étais la femme idéale, physiquement parlant, je serais… Sophie Marceau ! Mais il y a plein de belles femmes !
Interview réalisée par Salomé Lepont.
Merci à Agnès pour sa disponibilité qui n’a d’égales que sa longévité et son exemplarité.